Futures projections proposées par l'association Cagnes ART Ciné
Votre programme "cinéma Espace Centre" du 3 Janvier 2025 au 27 janvier2025
Mois de Janvier 2025
Lundi 20 Janvier 2025 à 19h "Bird" d'Andrea Arnold... Réalisatrice mondialement reconnue, Andrea Arnold est née en Angleterre. Elle signe des premiers courts métrages remarqués, Milk (1998), Dog (2001) et Wasp (2005) qui remporte un Oscar. Ses deux premiers longs métrages, Red Road (2006) et Fish Tank (2009), sont sélectionnés en Compétition au Festival de Cannes et reçoivent le Prix du Jury, avant d'être récompensés aux BAFTA. En 2011, elle termine l'adaptation du roman d'Emily Brontë, Les Hauts de Hurlevent, présentée en avant-première à la Mostra de Venise. La même année, elle est faite Officier de l'Ordre de l'Empire britannique pour services rendus à l'industrie du cinéma. Andrea Arnold fait son retour à Cannes en 2016 avec American Honey, qui lui vaut un troisième Prix du Jury. Elle réalise également plusieurs épisodes des séries Transparent et I Love Dick, ainsi que la deuxième saison de Big Little Lies...
Le film s'inscrit dans la lignée des œuvres précédentes d'Arnold, comme Fish Tank, en explorant les utopies adolescentes face à un monde adulte défaillant. Décor le plus naturel, réalisme social (un Kent à la fois balnéaire et prolétaire, évoquant une sorte de Calabre anglaise), avec une dose de fantastique allégorique. Le quartier visible dans Bird, Gravesend, se situe non loin de là où la cinéaste a grandi
Synopsis : Bug (Barry Keoghan), ses enfants Bailey (2 ans) et Hunter, ainsi que la dernière élue d'une probablement longue série de compagnes, vivent dans un squat où grouillent souvent les ami·es de cette famille dysfonctionnelle et miséreuse d'adolescent·es attardé·es, à la vie rythmée par les tubes Britpop et les lubies douteuses, comme élever un crapaud pour récolter et vendre sa bave hallucinogène... Lassée de cette éternelle récréation stérile, poussée au-dehors par ses propres élans de puberté, la petite Bailey fugue à la campagne où elle rencontre notamment un étrange homme solitaire, lui aussi affublé d'un surnom d'animal, Bird (Franz Rogowski).
Malgré la cruauté du sujet et la dureté du film, Andréa Arnold réussit à insuffler une poésie subtile dans son sujet. Par sa mise en scène sensible et son attention aux détails, elle transforme la réalité crue en tableaux émouvants. Les mouvements de danse de Bailey, les moments de complicité fugaces, et les images de nature contrastent avec la rudesse du quotidien. Cette juxtaposition crée une tension poétique, où la beauté émerge des situations les plus sombres, rappelant que même dans l'adversité, l'esprit humain peut trouver des échappatoires et créer de la beauté .. Comme à son habitude, elle mélange acteurs professionnels (Barry Keoghan) et non professionnels (Nykiya Adams).
Tous les personnages sont comme incités à obéir à la fois à leurs instincts infantiles et à une morale de grande personne, au son d'une musique elle-même pétrie d'ambiguïtés
Dimanche 12 Janvier 2025 à 19h "100 mille milliard" de Virgil Vernier ... (sélectionné par l'ACID au Festival de Cannes 2024... sélectionné à Locarno) Autodidacte né à Paris commence par des études aux beaux-arts, qu'il abandonne pour le cinéma. Passionné, il réalise son premier court métrage à 21 ans, « Karine », plusieurs portraits croisés et poétiques de jeunes de banlieue. Son cinéma se situe en effet à la frontière entre fiction et documentaire... En 2010, il tourne ses premiers longs métrages, dont « Commissariat », le portrait de jeunes policiers affectés au commissariat d'Elbeuf. Toujours à la recherche de nouveaux territoires à explorer, Virgil s'intéresse en 2019 aux ultra-riches. « Sapphire crystal » (Recompensé du Prix prestigieux "André S.Labarthe" remis par un jury de professionnels du cinéma), il commence dans une boîte de nuit genevoise où un petit groupe de jeunes issus de milieux très favorisés raconte une soirée où ils ont aspergé la foule avec une quarantaine de bouteilles de champagne de luxe. Ce portrait troublant, où les acteurs jouent leur propre rôle, interroge sur ce milieu inaccessible, son rapport à l'argent et la façon dont il vit et se perçoit lui-même.
Le réalisateur choque parfois, il montre toujours plus qu'il ne juge : "L'hyper-richesse fascine beaucoup de gens dans la culture populaire, et ça m'a paru intéressant de travailler sur ce sujet"..."Je ne demande pas à des acteurs de jouer, je propose à des gens réels de jouer leur propre rôle.» explique-t-il.
« J'aime que le spectateur se fasse sa propre opinion. Je pense donner suffisamment d'informations pour que chacun réagisse.»
Le titre énigmatique du troisième long-métrage de Virgil Vernier prend son sens à la moitié du film, alors qu'Afine (Zakaria Bouti), un escort de Monaco, énumère en voix off une série de nombres par ordre croissant en débutant par cent. Comme indiqué par un échange de SMS dans la séquence précédente, ce point de départ correspond au tarif d'une passe, tandis que les cent mille milliards évoquent une opulence mirifique lorgnant sur l'imaginaire du conte.
Synopsis : À Noël, au moment où il s'agit de faire une fête de famille, Afine accompagne une connaissance serbe (Mina Gajovic) qui fait du babysitting avec Julia (Victoire Song), douze ans, une enfant chinoise qui vit habituellement en pensionnat. Ses parents, des fortunés du BTP, n'ont pas le temps (l'envie ?) de s'occuper d'elle. Cette famille de circonstance improvise des cérémonies festives, elle rapproche les uns des autres. Dehors, les arbres brillent, la lumière est partout et les coruscations aveuglantes réfléchissent sur les vitres propres. Julia prévient Afine : "Il faut faire attention : les enfants vieillissent vite ici." Julia lui parle des palais, des châteaux, des diamants, et de tout l'or qu'elle a vu. Pourtant, son corps chétif et jeune recouvre un chagrin noir. Dans son cahier, on retrouve des dessins chargés d'angoisses : des horloges qui accélèrent le temps, des hommes un couteau à la main
Avec ses innombrables magasins de luxe, ses décorations de Noël clinquantes et son gigantesque chantier d'extension en mer, la principauté offre ici un décor idéal pour le travail plastique du cinéaste. Les compositions des cadres jouent avec les surfaces vitrées des devantures ou bien avec les immenses silhouettes des grues, qui se découpent dans le ciel à la manière d'un monstre menaçant...
Dans le prolongement de ses précédents films, la ville se présente ici comme un personnage à part entière, avec de nombreuses vues urbaines plus ou moins autonomes, se glissant au sein d'une fiction aux coutures elles-mêmes lâches.
Lundi 6 janvier 2025 à 19 h 'My sun shine" Hiroshi Okuyama... (Un certain regard, une section de la sélection officielle du Festival de Cannes)
Âgé seulement de 28 ans, le réalisateur japonais Hiroshi Okuyama vient de sortir son deuxième long-métrage, My Sunshine. Il y filme avec beaucoup de tendresse un hiver décisif dans la vie de Takuya (Keitatsu Koshiyama), un jeune garçon de Hokkaido, l'île la plus au nord du Japon.
Au baseball comme au hockey, Takuya est considéré comme nul par ses copains. Il bégaie, est hésitant et maladroit, effacé. Sakura, elle, est gracieuse et assurée, déterminée, excellente sur ses patins.
Son entraîneur, Arakawa (Sosuke Ikematsu), ancien champion de patinage, remarque la fascination qu'exerce la jeune fille sur le jeune garçon. Et décide d'apprendre à celui-ci le patinage artistique. Puis de les réunir tous les deux pour un duo de danse sur glace en vue de futures compétitions… Arakawa prend Takuya sous son aile, et tout va bien jusqu'au jour où Sakura commence à trouver que celui-ci est devenu le chouchou et qu'elle découvre qu'Arakawa est homosexuel. Elle raconte alors tout à sa mère (le Japon n'échappant pas à l'homophobie banale universelle). Nous restent ces moments de grâce où Arakawa, avec ses deux élèves, s'amusent sur un étang gelé.
Mois de Décembre 2024
Dimanche 22 Décembre à 18 h 30 "Vingt Dieux" de Louise Courvoisier précédé d'un court métrage sur le Haut de Cagnes "Le chemin de traverse" réalisé par Frederi de Saint Ferréol A l'occasion du film "Vingt dieux", nous vous proposons une dégustation de ce bon fromage de comté et la visite de 3 chevrières du Haut Pays Briançonnais qui viendrons nous parler de leur beau métier et de la fabrication du fromage.
- "Vingt Dieux" de Louise Courvoisier (Ecole Nationale Supérieure "La Cinéfabrique" département scenario (Lyon) ) ...Son premier long-métrage, Vingt Dieux, est présenté en avant-première dans la section "Un certain regard" du festival de Cannes en 2024, y reçoit le Prix de la jeunesse. Ensuite récompensé par "le Valois de diamant" au Festival du film francophone d'Angoulême et "le prix Jean-Vigo 2024".
Tourné dans le Jura français avec des acteurs non professionnels ...Il raconte l'histoire d'un jeune paysan qui veut gagner le concours du meilleur comté afin de surmonter ses difficultés financières. C'est dans cette campagne jurassienne qu'elle connaît si bien qu'elle a voulu planter l'action de son premier film. "J'avais envie de montrer cette jeunesse rurale que j'ai côtoyée, avec laquelle j'ai grandi, et dont on parle rarement", explique-t-elle.
Synopsis : A 18 ans, Totone vit dans l'insouciance de son âge dans un village du Jura français. Mais la mort de son père le contraint à prendre ses responsabilités pour s'occuper notamment de sa sœur de sept ans. Pour s'en sortir financièrement, le jeune homme se met en tête de fabriquer le meilleur comté de la région afin de gagner le concours agricole et les 30'000 francs qui vont avec.
C'est une sorte de récit initiatique, on suit dans "Vingt dieux" le parcours de Totone, entre la fabrication du comté, les soirées avec les copains, sa relation avec sa petite soeur dont il a la charge et celle avec son amoureuse Marie-Lise. A l'image du fromage qu'il fabrique, - autre "personnage" principal du film -, qui nécessite de longs mois d'affinage, il faudra du temps à Totone pour grandir et gagner confiance en lui.
C'est pour être aussi crédible que possible, qu'elle a choisi de travailler avec des habitants et habitantes de la région plutôt qu'avec des acteurs professionnels. "Je n'avais pas envie de tricher sur l'incarnation des personnages. J'avais envie qu'on puisse entendre ces accents qu'on n'entend jamais", relève Louise Courvoisier...Ainsi Clément Faveau, qui joue Totone, travaille dans un élevage de poulets et Maïwène Barthelemy, qui joue le rôle de sa petite amie, a été repérée dans un lycée agricole. Quant à la petite soeur de Totone, c'est Luna Garret, une fille que la réalisatrice a vu grandir dans son village, qui a obtenu le rôle.
Très remarquée à Cannes où son film a fait mouche, la jeune cinéaste fait la tournée des petites salles de cinéma locales de sa région franc-comtoise pour ses avant-premières. Là où tout a commencé…
« C'est à la CinéFabrique que je vais développer un goût pour l'écriture, me familiariser avec ses différentes techniques. À Lyon, nous avons pu grandir loin du milieu parisien, sans pression sur ce qu'on pouvait attendre de nous ou d'une cinéphilie qui aurait pu se révéler écrasante. Nous venions tous de milieux différents et c'est ce qui a fait la force de cette formation. J'ai eu la sensation d'appartenir à un nouveau mouvement, à une nouvelle manière de faire du cinéma. »
"Le chemin de traverse" de Frederi de Saint Ferréol Réaliateur (Esra - Ecole Supérieur De Réalisation Audiovisuelle- Nice1992 - 1995)
Lundi 16 Décembre 2024 à 19 h "Le Royaume " de Julien Colonna Réalisateur, scénariste et photographe.
Présenté dans la section « Un Certain Regard » lors de la dernière édition du Festival de Cannes, Le Royaume offre une plongée âpre dans la Corse des années 1990 à travers l'histoire bouleversante d'un parrain local et de sa fille.
Entre le drame et le thriller, cette histoire de transmission entre un père et sa fille sur fond de guerre des clans résonne de manière assez étroite avec certains pans de la vie du réalisateur. « C'est un film qui est né il y a un peu plus de six ans lorsque ma femme m'a annoncé qu'elle était enceinte de notre premier enfant. Un véritable chamboulement qui a fait remonter en moi des souvenirs d'enfance auprès de mon père. Mon histoire est différente de celle du personnage de Lesia mais il y avait des liens. J'avais déjà réalisé plusieurs courts-métrages et je sentais que j'avais en main le bon sujet pour un format plus long », observe celui qui s'est adjoint les services de la cinéaste Jeanne Herry (Pupille, Je verrai toujours vos visages…) qui cosigne ici le scénario. « Il était évident pour moi de travailler avec une femme sur ce film. Je ne m'imaginais pas faire autrement. J'ai donc rencontré plusieurs réalisatrices et lorsque Jeanne s'est présentée, l'évidence était là.
Pour donner vie au Royaume, Julien Colonna a fait appel à des comédiens insulaires dont certains n'avaient jamais fait de cinéma auparavant. C'est notamment le cas de l'épatante Ghjuvanna Benedetti qui incarne le rôle titre, celui de la jeune Lesia.
Synopsis : Corse, 1995. Lesia vit son premier été d'adolescente. Un jour, un homme fait irruption et la conduit à moto dans une villa isolée où elle retrouve son père, en planque, entouré de ses hommes. Une guerre éclate dans le milieu et l'étau se resserre autour du clan. La mort frappe. Commence alors une cavale au cours de laquelle père et fille vont apprendre à se regarder, à se comprendre et à s'aimer.
Dimanche 8 Décembre 2024 à 19 h 30 'Voyage à Gaza" de Piero Usberti... le réalisateur signe un documentaire aussi sublime que personnel sur son voyage dans l'enclave palestinienne en 2018. Il met en avant une jeunesse ingénieuse et résiliente, ainsi que la poésie de paysages et de villes aujourd'hui saccagés. Le réalisateur franco-italien, âgé de 25 ans à l'époque, se rend par deux fois dans la bande de Gaza. Il y séjourne en tout trois mois et se passionne pour ses plus jeunes habitants, en proie à de douces révoltes et pleins d'espoir. Le documentariste sait capturer le réel et saisir l'âme des villes. Le film prend la forme d'une balade poétique. C'est d'autant plus troublant que le spectateur a en tête des images de ruines depuis plus d'un an.
Des plages bondées aux restaurants animés, les lieux dépeints en 2018 apparaissent au contraire débordants de vies. Les plus belles séquences se déroulent au coucher du soleil ou à la nuit tombée. Gaza surprend alors par son éclat, certes immortalisé par Piero Usberti, mais figé aujourd'hui dans un passé révolu.
Assemblé à partir d'images anciennes juste avant les attentats perpétrés par le Hamas le 7 octobre et les attaques menées en retour par l'armée israélienne, le récit de Piero Usberti ne se prétend pas neutre : les rencontres du cinéaste avec les Gazaouis informent nécessairement sa vision. Mais son point de vue reste celui d'un étranger, qui fait de sa distance avec la situation une force. Il nous invite à tout reprendre à zéro, posant les données de base constitutives de Gaza : la Naqba, l'état de siège, le manque d'emplois et d'électricité, l'instrumentalisation du terrorisme de quelques-uns pour soumettre tout un peuple, le poids des traditions. Si Piero Usberti dénonce les violences d'Israël envers les civils palestiniens, les privations de droits qu'ils doivent endurer, transparaissent surtout au fil de son voyage des aspirations universelles, que la situation particulière de la région ne fait qu'exacerber.
Lundi 2 décembre 2024 à 19 h 15 " L'Affaire Nevenka" d'Iciar Bollain... Réalisatrice, scénariste et actrice espagnole, née le 12 juin 1967 à Madrid. C'est en tant que réalisatrice qu'Iciar Bollain remporte ses plus grands succès. Elle réalise son premier long métrage, "Hola, estás sola" en 1995. Il sera suivi de "Flores de otro mundo", de "Ne dis rien" qui lui vaut sept prix Goya, "Mataharis"...et "Même la pluie" en 2010.
Icíar Bollaín signe une mise en scène minutieuse pour montrer l'évolution du verbe d'Ismael qui se fait de plus en plus violent envers Nevenka. Elle filme les "non" de la jeune femme à des moments charnière de son récit. À l'écran, on voit Nevenka dépérir. Le regard de la jeune femme se fait hagard, fuyant : la caméra s'appesantit sur son attitude corporelle, sur ses mains qu'elle triture ou quand elle tente de disparaître au milieu d'une pièce. Elle se retrouve bientôt aux portes de la folie, persuadée qu'elle n'a aucune chance de convaincre les autres qu'elle est harcelée par son puissant ex-amant. La réalisatrice espagnole illustre, par petites touches, les stratagèmes du maire, forcément manipulateur, mais surtout très conscient de l'emprise qu'il a sur sa victime...
Sans nous proposer un genre de cinéma à « thèse » ou strictement documentaire, Iciar Bollaín démonte les mécanismes de ces relations de domination, surtout entre hommes et femmes et nous livre une magnifique réflexion sur la quête identitaire, les identités genrées, le processus de libération et les solidarités tant personnelles que collectives
Synopsis : À la fin des années 1990, une belle carrière s'annonce pour Nevenka Fernández (Mireia Oriol) quand elle est contactée par le charismatique et populaire Ismael Alvarez (Urko Olazabal), pour rejoindre son conseil municipal. La jeune femme de 25 ans est appréciée par l'édile qui finit par succomber à son charme. Le coup de foudre n'est pas mutuel, mais Nevenka cède à Ismael qui est pressant. Cependant, la jeune femme met très vite un terme à leur nouvelle relation. C'est le début de son calvaire. La cinéaste Icíar Bollaín reconstitue le parcours éprouvant de la conseillère municipale avec des images du passé qui s'entrechoquent avec celles du présent.
Pour préserver sa "dignité", Nevenka Fernández rendra son affaire publique et la portera en justice pour qu'on ne lui fasse pas, à elle, un procès en "incompétence". Les conséquences seront lourdes pour la jeune femme, forcée à l'exil pour retrouver une vie professionnelle.
Mois de Novembre 2024
Dimanche 24 Novembre 2024 à 19h15 "Anora" de Sean Baker, Palme d'or au Festival de Cannes 2024 Vingt-cinq ans de carrière et huit films singuliers, cinéaste indépendant américain... est né en 1970, a grandi dans une petite ville du New Jersey ...En sept films, Sean Baker s'est imposé comme le metteur en scène des parias des États-Unis – un univers composé d'immigrés·es sans papiers et de travailleurs·euses du sexe. Inspiré par des figures comme Ken Loach, Spike Lee ou encore Jim Jarmusch, son cinéma semble être celui des terrains vagues, des grandes étendues, et des silences sourds – ceux qui traduisent l'empathie la plus sincère face à l'indicible.
("Tangerine" 2015, Le cinéaste infiltre la communauté trans de Tinseltown à Los Angeles et nous emmène dans la vie très criarde de deux copines africaines-américaines incarnées par les fabuleuses Kitana Kiki Rodriguez et Mya Taylor... "The Florida Project" 2017, L'histoire suit une mère célibataire élevant tant bien que mal sa fille au Magic Castle – un motel délabré aux couleurs pastel rappelant l'univers magique de Disney – est un chef-d'œuvre de réalisation aussi original qu'époustouflant. "Red rocket" 2021, Le film déroule le récit d'une star du porno sur la fin (campé par Simon Rex) lorsqu'il revient dans sa ville natale. À la recherche d'une nouvelle vie, celui-ci ne peut s'empêcher de retomber dans ses anciens travers.
Synopsis:
Entre New York et Las Vegas, Anora, dite Ani, une jeune strip-teaseuse de Brooklyn, voit sa vie chamboulée lorsqu'elle rencontre Ivan, le fils d'un oligarque russe. Sans réfléchir, elle épouse avec enthousiasme son prince charmant ; mais lorsque la nouvelle parvient en Russie, le conte de fées est vite menacé : les parents du jeune homme partent pour New York avec la ferme intention de faire annuler le mariage…
Dimanche 17 Novembre 2024 à 19 h 30 "3 km jusqu'à la fin du monde" d'Emanuel Pârvu Lors de cette soirée nous aurons la chance et le plaisir de recevoir Olivier Ronat, conférencier-analyste de film, qui viendra à nouveau animer notre séance et éclairer le débat autour de ce film grâce à son expertise et ses connaissances cinématographiques.
(Né en 1979 à Bucarest (Roumanie), Emanuel Pârvu étudie à l'université nationale roumaine de Théâtre & Cinéma. Scénariste, réalisateur et metteur en scène, il est également acteur, notamment dans Baccalauréat et Contes de l'âge d'or de Cristian Mungiu. Son long Meda ou le moins bon côté des choses, présenté au festival de Sarajevo 2017, est récompensé du prix du Meilleur Réalisateur...Sélectionné en compétition à Cannes et lauréat de la Queer Palm, Trois kilomètres jusqu'à la fin du monde est un drame brillant, à la fois tendu et lumineux, où les réactions de villageois suite à une agression homophobe donnent lieu à une métaphore de la contamination de la pensée fascisante. Emanuel Parvu filme un Moyen Âge situé aux confins de l'Union européenne. Mais surtout, il décortique comment une communauté bousculée s'organise insidieusement pour se réfugier dans le déni et la manipulation
Synopsis : Nous sommes au bout du monde, dans un village côtier du delta du Danube, un endroit accessible en barque, loin de la ville et de ses tentations sataniques...Adi, 17 ans, passe l'été dans son village natal niché dans le delta du Danube. Un soir, il est violemment agressé dans la rue. Le lendemain, son monde est entièrement bouleversé. Ses parents ne le regardent plus comme avant et l'apparente quiétude du village commence à se fissurer.
Les plans sont fixes, posés, habilement cadrés, avec un jeu sur le hors-champ et, plus inhabituel au cinéma, sur le bord cadre, qui donne son esthétique singulière au film. La lumière d'été, qui éclabousse les paysages magnifiques imprégnés de paix de cette région de la Roumanie, contraste avec la petitesse des personnages et la noirceur de l'histoire... (France Culture)